Peintre & sculpteur - Catalogues raisonnés

Peintures

Portraits

Partie 9


Dans mes portraits en peinture, je voudrais être comparable à l’esprit des portraits du Fayoum moins esthétisants que l’icône (portrait idéalisé), éloigné de toutes caricatures, je cherche un onirisme psychologique, il flirte entre portrait réaliste et chimère ; ambitionnant de ne jamais quitter le style du grand art (à l’exemple des peintres que j’admire, Rembrandt, Goya, Philippe de Champaigne, Courbet, Cézanne ils me viennent en mémoire, mais il y a aussi tous les autres, beaucoup d’autres). La manière qui me caractérise est pour moi importante, elle n’a rien de superficiel, pour y parvenir, j’ai besoin d’un long chemin initiatique ou j’agresse le visage de mon modèle avec mon pinceau, à la fois doux et hystérique, par des taches de couleur, les lignes du dessin, des effacements, des reprises, d’une observation mathématique, une improvisation inconsciente, j’ai besoin de cette transe, pour atteindre un seul but, obtenir une présence rêvée. Pour moi le portrait, c’est aussi un dialogue avec mon modèle, soit, je l’écoute, soit, il m’écoute ; le portrait peint devient alors un lieu ou se disent des choses qui dépassent le modèle et le peintre ; alors nous sommes dans l’expression psychique et l’expression des sentiments, joie, tristesse, peur, souffrance, etc. Nous sommes dans l’espace ou se meuvent les âmes. J’ai constaté au long de ma carrière de peintre, jeune peintre avec beaucoup d’instinct et peu de technique, mon modèle se métamorphosait en un portrait synthèse, ou apparaissait un être fait de tous ceux que j’avais croisés et celui en face de moi, cette mouvance laissait apparaitre un voyage dans l’ordre de l’onirisme, déterminant que rien n’est défini, tout est mouvement, naitre multiple et par nos actes et notre langage, mourir un : un dans un tout ou un dans la solitude ? Le portrait de l’autre est aussi un peu mon autoportrait ; par son dessin, les signes qui le composent, j’exprime son enveloppe extérieur, les métamorphoses qu’opère le temps sur les êtres, son histoire, son vieillissement, sa psychologie, le signe extérieur qui le désigne, ce que l’on appelle ça morphopsychologie et que le peintre appelle l’écriture qui défini un être particulier. Mais la complexité de la peinture tient que s’insère aussi notre propre morphologie dans le portrait de notre modèle ; en cela le portrait peint n’a rien à voir avec la photographie qui pour moi et le coté morbide de l’empreinte humaine, la solitude de l’image des êtres. Le portrait peint serait plutôt une image humaine cosmique.

Portrait Annick - 1976

Peinture à l'huile / 80x65

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